Nos adhérents ont du talent

Bienvenue dans notre nouvelle rubrique, "Nos adhérents ont du talent", où nous mettons en lumière les passions et les centres d'intérêts des personnes qui font vivre le club. Nous débutons cette première édition par un entretien en compagnie de Richard Villeméjane.

Bonne lecture !

Parcours professionnel

"Richard Villeméjane, je suis dans ma soixante-septième année. Professionnellement, je suis acheteur dans le milieu industriel, j'ai fait des études de technicien audio vidéo. J'ai bossé très peu de temps dans la technique dans la mesure où, comme je suis profondément daltonien, mais ça ne portait pas à conséquence, parce que ce qui m'intéressait c'était le son. Mais c'est quand même difficile, c'est des milieux dans lequel on est très vite coincé.
Je suis passé après dans le technico-commercial pendant quelques années sur la moitié de la France, dans le milieu para-électronique.
Ensuite, la vie m'a amenée à travailler chez un client, c'était une usine, qui existe toujours à Colomiers, de fabrication de cartes électroniques et de fabrication d'ordinateurs. J'ai commencé là-dedans au début des années 80 et depuis, je suis à ma onzième structure d'emploi. Puisque les aventures de la vie amènent à changer, entre autres, quand on est dans des structures pas très grandes, le risque c’est les dépôts de bilan, les rachats, les changements de statut des entreprises.
Aujourd’hui, je suis dans ma dernière entreprise, j’y suis depuis 36 ans.
Je m'occupe en particulier de l’achat de prestations intellectuelles. Je finirai le trente septembre, au premier octobre je serai à la retraite.
Activité qui va avec sur mon temps professionnel depuis les 25 dernières années, je suis syndicaliste, je passe 45% de mon temps sur le travail d'achat, et le reste, les 55 suivants, c'est l'activité syndicale. C'est complémentaire, puisque plus de la moitié de l’argent sur nos feuilles de paye ne nous revient pas, alors, il faut savoir où ça va. Autrefois, les gens le savaient, aujourd’hui il s’en désintéressent et donc plus que jamais il faut des gens qui s'occupent de gérer tout ça. C'est ce qui me prend le plus gros de mon temps, ça déborde complètement sur le privé, je fais des semaines de 70 heures, la partie syndicale me prend deux heures supplémentaires en dehors du travail tous les jours.
Ça continuera après puisqu’on attend que je sois à la retraite et on a besoin des jeunes retraités pour faire le boulot.

Le roller hockey et les Hocklines

Après ma passion de cœur, c'est mon fils et mes petits-fils, je suis le père de Thibaut, un des entraîneurs du club. C’est un hasard quelque part s’il est salarié dans le club, ce n'est pas moi qui y ai pensé, c'est la vie, parce qu'il a fait des études autour du sport.

J’ai trois petits-fils, actuellement, tous les mercredis, j'essaie d'aller aider ma belle-fille à gérer trois petits monstres, ça sera, je pense, une partie de ma retraite.

Côté sport, je me suis mis au patinage tard, ce qui m'a amené à le faire c'est que, justement, mon fils Thibaut à 5-6 ans a débuté le Hockey sur glace. C'est un sport très prenant qui occupe tous les week-ends de fin septembre à mai, avec une pause d’un week-end entre Noël et le premier de l’an. Donc on est dans le milieu où on finit par ne voir que ça. Ensuite, il y a eu l'arrivée du roller hockey, avec donc des tas de places à prendre. Moi, je me suis mis au roller parce que ça me plaisait, à l'âge de 30 ans. Donc, j'ai passé un an à patiner sur les parkings, à travailler le patinage, parce que, par rapport à des gamins, ce n'est pas inné.

À quarante ans, j'ai intégré le club de Colomiers. C’est au moment où le club de Colomiers a été dissous qu'on a créé les Hocklines, avec, il ne reste plus grand monde de l'époque, mais Évelyne Bonnegarde et moi, puis quelques joueurs comme Rémi Saes ou Xavier Genet qui faisaient déjà partie du club de Colomiers. Le club a démarré sur le papier le premier juin 2001,puis, deux mois après, sur les patins. Je faisais partie du bureau dès le démarrage. J'ai joué pendant quelques années. À l'époque il n’y avait qu'une seule catégorie, il n'y avait pas de N4, de N3, de N1, élite, c'était tout le monde à la fois, j’étais encore en activité quand ça a commencé à se structurer. J'avais depuis longtemps commencé la sonorisation et sur un week-end de trois jours, je me suis bien déglingué le dos. J'ai été opéré deux fois, et depuis, je ne fais plus de hockey, le roller je peux en faire, mais je ne peux plus faire de sport ou il risque d’y avoir des contractions.

J'avais commencé à côté de ça la partie administrative, c’est quelque chose dont j'ai l'habitude de faire avec tout ce qui était autour du syndicalisme. J'ai initié quelque chose qu'on ne fait plus fonctionner aujourd'hui, mais qui pourrait très bien, le cas échéant reprendre, c’est la commission de discipline. Parce qu'on avait commencé avec les joueurs de Colomiers, certains venaient de banlieue où les jeunes étaient un peu vifs, donc on a souvent eu des problèmes de discipline. Il y avait cette commission de discipline pour ramener une pratique conforme à l'éthique et au bon esprit. Ceux qui venaient de la glace, qui n'étaient pas forcément les meilleurs de la glace, voyaient ce sport-là comme quelque chose, où on pouvait se bousculer. Le roller hockey en France est censé être un sport d'évitement, plus que de percussion, et ça a mis un certain temps à se faire. La commission de discipline prenait beaucoup de temps et d'occupation pendant quelques années, c'est derrière nous aujourd'hui, ça fonctionne.

On est maintenant avec des entraîneurs salariés, assistés de quelques personnes qui viennent compléter le travail des entraîneurs, mais au début, c'était 100% avec des bénévoles, donc, j'ai passé un BIF (Brevet d’Initiateur Fédéral) avec quelques autres pour donner des leçons de patinage. Je me suis plutôt spécialisé sur la randonnée, le loisir, le patinage en famille, essentiellement avec des gamins au démarrage, puis après avec des parents. J’ai dû faire ça une dizaine d'années, jusqu’à ce qu’il y ait des salariés capables de faire ça.

La dernière année de Colomiers, on avait déjà eu des événements un peu exceptionnels, et c'est comme ça qu'on est arrivés sur le gymnase de la ramée, qui était pas mal à l'abandon. C'était un club de rink-hockey qui occupait les lieux, l'ancien club d’Empalot. Mais la structure où ils étaient accueillis dans Empalot a dû être démolie pour être remplacée par autre chose. Donc, il a été décrété que le club était ici. Mais pour les gamins qui sont dans les cités d’Empalot. Il y a aucun moyen de venir ici, sauf à avoir quelqu'un qui peut t’amener. Je ne suis pas certain que le club vive encore.

Aujourd’hui, je m’occupe de la sonorisation des matchs, des événements, et des annonces sur les matchs, il n'y a pas foule pour faire ça. Je commence à fatiguer parce que ça fait un moment. Je crois que si je loupe un match de N1, ou N2 tous les trois, quatre ans ça doit être le maximum.

Là aussi à la retraite même avant. J'aimerais bien qu'il y ait quelqu'un qui prenne la suite, après, j'aime beaucoup, ça permet de voir les matchs. Il y a des matchs avec une certaine tension et puis, après l’âge venant, mon attention est moins importante. Donc je fais plus de bêtises. Je ne sais plus vraiment faire le marquage, aujourd'hui, c’est avec des PC.

J'ai tourné la page, juste au début du mondial qu'on a organisé à Toulouse en 2014. Puisque les formations étaient d'abord dispensées en anglais. Je suis tellement fort en anglais que c'était un peu rédhibitoire (rire), et j'ai eu fort à faire de m'occuper de la partie sonorisation et annonce, à se partager avec une autre personne sur les 360 matchs, qu’on a fait sur les quinze jours.

C'était aussi la fin de la diffusion de la musique du rock pendant les matchs, pour moi, le rock, le hard rock, c’est la musique idéale pour ce type de match, et là ils, en ont tellement entendu que la présidente, m’a dit “Richard, je ne veux plus entendre une seule musique de rock. Tu vas mettre les musiques de jeunes”. Il faut que je découvre, il faut que j'essaie de trouver les morceaux. Ce que j'écoute à titre personnel, ça reste quand même plus généraliste, mais ce n'est pas forcément là où se diffusent les musiques que vont apprécier les jeunes et les un peu moins jeunes. Et mon problème principal, entre autres, c'est que même sur les radios, tout ce que je peux écouter. Il y a neuf morceaux sur dix qui sont très beaux, mais ce sont des balades, c’est des slows, ou des morceaux qui sont un mélange des deux, mais qu'on ne peut pas passer pendant un match. Il faut écouter, chercher, repêcher, avoir les morceaux, et puis les charger dans la machine, ça demande du temps aussi.

La musique

Je recommence à faire de la musique un peu, j'ai commencé très tôt à faire de la batterie.

J’ai acheté ma batterie que j'ai toujours en 1969. C’est un instrument sympa, mais ça fait vraiment du bruit, ça ne me dérangeait pas à l'époque. Aujourd'hui, c'est autre chose. 

J'ai fait pendant plusieurs années, de la formation de variété dans les balls, il y avait partout la fête votive de trois jours, le samedi, le dimanche et le lundi. J'ai beaucoup aimé, parce que c'était très varié. Les sonorisations générales n'existaient quasiment pas.

J'ai eu l'occasion d'avoir des sonorisateurs qui venaient sur les places foraines, qui étaient beaucoup plus grandes que ce qu'on pouvait faire avec simplement, la sonorisation de chacun des instruments, mais c'était rare et ça ne faisait pas très professionnel, et après, on n’a pas tout le temps le loisir de pouvoir faire la musique qui demandait vraiment un suivi, tu t'engages, c’est trois fois par semaine, c'est très bien pour gagner de l'argent. J’en ai gagné pas mal à ce moment-là, ça m’a permis d'acheter du matériel.

Je devais avoir quinze, ou seize ans, quand j'ai fait mes premières sonorisations. Avec le but de pouvoir, si possible, en vivre. La réalité est un peu différente, c'est que c'est un milieu qui a dégringolé extrêmement rapidement, puisqu'il était concurrencé pour une somme ridicule par des radios libres dans les années 80, puis par les DJ. Ça m'a permis de rester dans le milieu de la musique, c'est là où j'ai décidé d'aller faire après mon bac, deux années d'étude dans l'électronique, pour la partie son. Pendant onze ans, j'ai eu l'activité de sonorisation officielle en parallèle d’un métier de technico-commerciale dans l'industrie.

J’y ai laissé beaucoup d'argent, on était trois personnes amies, ça permettait de monter du matériel pour sonoriser une troupe théâtrale de 26 personnes. On a monté deux opéra rock, localement, dans le milieu religieux. Mais ce n'était pas vivable, beaucoup de casse, beaucoup de vols, très peu de gens prêts à payer, beaucoup de concurrence déloyale lorsque les gens n'étaient pas déclarés. J'ai laissé tomber et je me suis simplement replongé dans la sonorisation en 2000-2001, avec l'arrivée du club, pour sonoriser les matchs.

En restant dans la musique. Je suis avec deux autres personnes dans une radio web qu’on a fondé. Une première radio web qu'on a fait et qui était à fondement syndical. C'était un super budget. On a pu commencer très fort. Ensuite, il y a eu un changement de président dans le syndicat national, qui fait que le budget a été réduit. Comme on avait créé deux emplois à la radio, on a continué à faire la structure pour permettre à ces gens-là de retrouver un travail, sans les mettre au chômage pour qu’ils puissent vivre leur vie. Et puis on a été aussitôt sollicité par d'autres gens, aujourd'hui, il y a une petite radio web qui existe, Occiweb radio. Surtout, c'est l'occasion de prendre des stagiaires dans les écoles de journalisme, les écoles de montage audio ou vidéo et de leur permettre de faire des stages.

Et la musique personnellement. Quand je parlais de bruit. Si j'utilise la batterie, c'est en hiver, car les gens sont enfermés chez eux. On a été six batteurs dans un rayon de 150 mètres dans le lotissement. À l'intérieur, on entend les autres jouer donc ça calme de suite.

Et puis si je tape, c’est pareil. Je ne supporte plus parce que c'est un petit espace confiné dont j'ai fait l'acquisition il y a six mois, d'une batterie électronique qui permet de jouer au casque sans embêter personne, on peut jouer très doucement puisque c’est un bouton de volume. Donc j'ai rejoint un petit groupe pour les cultes d'évangélisation, des cultes louages. Je rejoue à la batterie dans un domaine que je ne connais pas trop, mais, ça fait plaisir.

Et puis j'apporte la sonorisation dans ce groupe qui n’en avait pas avant.

J'ai également un piano électrique depuis quelques années, c’est pour le plaisir.

De temps en temps je me mets devant, comme ça on embête personne, même quand j'ai Thibaut, sa compagne et mes petits-fils, ils ne m’entendent pas jouer.

La vie est belle."

Merci d'avoir lu cet entretien, vous pourrez retrouver les prochains en cliquant ici.

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